-A quoi rêvent les étoiles- de Manon Fargetton

Gallimard Jeunesse – Paru en 2020

Et s’il existait, comme pour les étoiles, des constellations invisibles à l’œil nu unissant les humains? Titouan ne sort plus de sa chambre. Alix rêve de théâtre. Luce reste inconsolable depuis la mort de son mari. Gabrielle tient trop à sa liberté pour s’attacher. Armand à construit sa vie entière autour de sa fille. Cinq personnages, cinq solitudes que tout sépare. Il suffira pourtant d’un numéro inconnu s’affichant sur un téléphone pour que leurs existences s’entrelacent… «Hasard, destin, alignement de planètes… Appelez ça comme vous voulez, moi j’appelle ça magie.» (4e de couverture)

«Un roman extrêmement attachant» (France inter)

 «Un récit d’une force poétique saisissante» (Télérama)

«Un roman d’une extrême justesse et d’une grande sensibilité» (20 minutes)

«Sans cesse sur le fil de l’émotion, ce roman choral

célèbre la puissance réparatrice du contact humain et de la parole» (La Croix)

«Une ode poétique à la beauté des liens humains» (Le Point)

  • Mon avis :

Justesse psychologique, vérité des situations : découvrez un roman choral brillant et lumineux sur les liens invisibles qui unissent les êtres. Et comme le relayent les médias, ce récit est d’une incroyable force poétique. Même pour moi ne préférant pas ce genre de livres, j’ai beaucoup apprécié le fait que l’auteur explique, d’une manière incroyablement juste il faut l’avouer, la façon dont tous les êtres sont liés et leurs fragiles équilibres.

Ce roman a obtenu deux récompenses : le prix MILLEPAGES 2020 et le prix PEEP 2021. Dans ce roman de 400 pages, on trouve 5 Thèmes dominants : l’amitié, l’amour, les relations parents/adolescents, le secret, le théâtre

  • Une histoire passionnante :

Titouan , un fan de LEGO, se lie d’amitié avec Alix sur un jeu vidéo. Il va la faire entrer dans l’histoire lorsque un numéro de téléphone inconnu arrivera sur celui de Titouan. Il devra alors se faire passer pour le mari de Luce pour la retenir en ce monde. C’est elle qui l’aidera à surpasser sa phobie de l’extérieur. Un des exemples de la beauté de ce récit. Il aborde aussi des thèmes comme la relation parents-adolescents et la recherche de soi.

  • Cinq personnages attachants :

Titouan : C’est un adolescent passionné de LEGO, qui refuse de sortir et/ou aller au lycée. Il est ami avec Lix qu’il a rencontré dans un jeu vidéo .

Alix : Elle rêve de devenir comédienne à Paris et est au conservatoire de Saint Malo (dans lequel elle tombera amoureuse). Elle est oppressée par son père et se fait secrètement passé pour un garçon, Lix, dans un jeu vidéo. Elle est l’amie de Titouan sur celui-ci.

Armand : C’est le père d’Alix. C’est un musicien et il a construit toute sa vie autour de sa fille .

Gabrielle : C’est une amie à Armand et la professeure de théâtre à Alix. Elle tient trop à la liberté pour entamer une relation amoureuse.

Luce : Elle a perdu son mari deux ans avant le début du récit .Elle est l’auteure des messages envoyés sur le téléphone de Titouan, son numéro étant celui de Lucien, son mari décédé. Luce était aviatrice.

Manon_Fargetton

Pour retrouver l’intégralité de l’entretien, cliquer ici : https://www.gallimard-jeunesse.fr/entretiens/entretien-avec-manon-fargetton-pour-a-quoi-revent-les-etoiles-.html

Comment résumer votre roman en quelques phrases ?

Je voulais écrire sur l’isolement. Et évidemment, je me suis retrouvée à parler de connexion. Des nouveaux liens qui se nouent malgré nous. De ces constellations qui apparaissent dans l’encre de nos ciels.

Quel a été le point de départ de votre roman ?

Tout est parti d’articles de presse. L’un d’eux, intitulé « Vous effacez les numéros de vos morts ? Eux n’y arrivent pas. », regroupait des témoignages de femmes et d’hommes qui racontaient avoir encore dans leur répertoire les numéros de téléphone de proches décédés et que les effacer aurait été presque comme les tuer une seconde fois. Le personnage de Titouan est arrivé comme ça par cette mise en retrait choisie, ce refus du jeu social ; et le personnage de Luce, au deuil impossible, s’est creusé avec lui une place dans ma tête. Deux solitudes reliées par un numéro de téléphone.

« Les étoiles de mon titre, ce sont mes personnages qui brillent seuls sur un recoin de la nuit et qui ne savent pas encore qu’ils forment une constellation dans le grand ciel des hommes. »

Alors qu’on ne cesse d’opposer le lien virtuel au vrai lien social, votre roman montre justement ce que les nouvelles technologies peuvent avoir de très « humain ».

Dans À quoi rêvent les étoiles, mon envie était de considérer ces technologies comme une forme contemporaine de magie. La « connexion », dans ce que ce terme a de plus beau.

Le théâtre tient une grande place dans ce texte, tant sur la forme que sur le fond. Pourquoi ce choix ?

Titouan et Luce sont arrivés les premiers. Mais entre la mise en retrait de Titouan et le deuil de Luce qui l’empêche d’avancer, ils étaient tous les deux dans une forme d’immobilité. Au moment où j’ai vraiment commencé à réfléchir à l’histoire que je voulais écrire, un contrepoint s’est imposé.

Un personnage plein de vie, d’envie, de colère, de volonté, de mouvement. Ça a été Alix. Alix et son admiration sans bornes pour sa prof de théâtre, Alix et son rêve de devenir comédienne. Durant dix ans, j’ai exercé en parallèle de l’écriture le métier de régisseuse lumière. J’ai arrêté en décembre dernier. J’ai terminé le premier jet de ce roman quelques jours plus tard. Je crois que si ce texte est à ce point devenu une déclaration d’amour au théâtre, c’est parce que l’écrire a été ma manière de dire au revoir à ce métier, et à cet univers qui a été pour moi si fondateur.

Le texte insiste sur le pouvoir réparateur du lien à l’autre. Cela correspond-il à votre vision du monde ?

Oui et non. Les autres peuvent être des miroirs et des déclencheurs, en nous confrontant à nos peurs, à nos contradictions, à nos désirs enfouis, à nos blessures… Ils bousculent nos convictions. Ils nous aident à avancer. Ils nous tiennent la main. La route est clairement plus douce et plus riche en bonne compagnie.

« Ça en fait, je l’espère, un texte dans lequel les adultes pourront autant se reconnaître que les adolescents. »

Dans ce roman choral, vous réussissez à intéresser le lecteur à chacun des personnages. Y en a-t-il un dont la trajectoire vous touche particulièrement ?

Luce, sans hésiter. Le thème du deuil est récurrent dans mes romans, certainement parce que perdre mes proches est ma plus grande peur et que c’est une façon de l’exorciser. Mais surtout, j’aime les personnages de vieux. Ils sont toujours bien plus que ce qu’ils semblent au premier abord, ils sont composés de mille strates.